Motocross

Une victoire belge à Lommel ?

Jeremy Van Horebeek, Kevin Strijbos et Ken De Dycker sont les pilotes qui défendront les couleurs de notre pays au GP MXGP de Lommel. Van Horebeek (récent vainqueur du GP de Tchéquie) et Strijbos comptent parmi les grands favoris.

Après le week-end dernier, Jeremy Van Horebeek et Kevin Strijbos font sans aucun doute partie des prétendants à la victoire au Grand Prix de Belgique de dimanche prochain. Van Horebeek s'est en effet imposé au Grand Prix de Tchéquie (sa première victoire en GP) après avoir multiplié les podiums durant toute une saison. Après avoir décroché les lauriers la première manche, il a terminé deuxième de la seconde. Kevin Strijbos, avec une manche gagnée et une troisième place, s'est finalement classé deuxième, devant le tenant du titre et leader du championnat Antonio Cairoli (Italie). Van Horebeek : « Pour moi, cette victoire est la cerise sur le gâteau. »

Van Horebeek réalise une excellente saison. Nous pouvons dire qu'il poursuit une ascension entamée l'an dernier. Durant l'entre-saison, il a changé de moto et d'équipe (il roule à présent pour Yamaha). Il s'est beaucoup entraîné en Italie en janvier et février, profitant même de son séjour dans ce pays pour gagner « en passant » le championnat Open italien. Dès le premier GP de cette année, il disputait les places au sommet. Une victoire en Grand Prix n'était plus qu'une question de patience.

Lommel est un circuit de sable lourd qui convient très bien aux pilotes locaux. Mais le terrain de Lommel est-il vraiment un atout pour nos représentants ? D'après Kevin Strijbos, il ne faut pas sous-estimer les chances des autres. Cela dit, il apprécie les circuits sablonneux. « Mais un bon départ est primordial. Je me considère comme un des candidats à la victoire. Il faut y croire. Je vise en tout cas le podium, et pourquoi pas la plus haute marche ? », confie Strijbos.

De son côté, Van Horebeek a déjà dit dans une interview qu'il n'était pas fan du sable. Ce n'est pas le genre de terrain qu'il préfère. « J'ai appris à conduire dans le sable, explique Van Horebeek. C'est indispensable pour devenir champion du monde. Au début, c'était très difficile. J'ai souvent pensé : ça suffit, j'en ai assez. Tout l'art consiste à rouler 'sur le sable' plutôt que 'dans le sable'. » Il est vrai que le sable ne correspond pas exactement au style de conduite de Van Horebeek. « On m'appelle parfois ‘smooth boy’. Tel est mon style : rapide mais calme et propre. Difficile d'expliquer comment c'est venu. Cela s'apprend par l'expérience et le tâtonnement. »

Si les chances des meilleurs Belges sont grandes, ils savent aussi qu'à Lommel, Cairoli sera l'homme à battre. « Tony est un très bon pilote de sable », estime Van Horebeek. « Et Lommel est un des circuits les plus lourds du championnat du monde. C'est une question de survie. »

Chances

Dès le deuxième Grand Prix de la saison, l'Italien a pris la tête de la course au titre mondial. Au classement provisoire du MXGP, il compte actuellement 57 points d'avance sur Van Horebeek. Dans l'état actuel des choses, Cairoli se dirige vers son cinquième titre consécutif en MXGP, le huitième au total. Seul un contretemps grave peut encore lui barrer la route. Van Horebeek pense-il avoir encore des chances ? « Théoriquement, c'est encore faisable, mais si nous restons réalistes, Cairoli devrait gagner et je devrais finir derrière lui. Ce ne serait déjà pas si mal », répond-il.

Qu'est-ce qui fait la force de Cairoli ? « Beaucoup d'expérience et de talent », affirme Van Horebeek. « Pour autant, il n'est pas imbattable. En maintenant la pression, il est possible de le pousser à la faute. Ce n'est qu'un être humain. » Mais Van Horebeek l'admet : au stade actuel, Cairoli jouit d'une avance très confortable, qui ne l'oblige pas à gagner à Lommel.

Voici ce que Kevin Strijbos pense du leader du championnat mondial : « Il est toujours bon… Nous faisons tout ce que nous pouvons, mais ce n'est pas facile. Et pas drôle. Les motos ne sont pas en cause : elles sont toutes excellentes. C'est Cairoli qui est toujours au rendez-vous. Quand il est moins en forme, il finit quand même dans le top cinq. La constance : voilà comment on réussit. Voyez Jeremy Van Horebeek. Avec sa constance de cette année, il est deuxième. »

Strijbos, quant à lui, a entamé l'année avec un déficit d'entraînement, ce qui lui a coûté les trois premières rencontres. Mais depuis le GP d'Italie, il termine régulièrement sur le podium. « Quand je suis tombé en janvier, j'ai souffert d'une petite fracture du sacrum. Cela m'a valu sept semaines d'inactivité. Je ne suis remonté sur la moto qu'une semaine avant le premier Grand Prix. »

Toujours dans le camp belge, n'oublions pas Ken De Dycker. L'an dernier, il s'est montré étonnamment fort (il s'est classé troisième au championnat du monde), mais cette saison-ci, il a manqué les cinq premiers Grands Prix à cause de ses blessures de l'avant-saison (poignet et cheville). Depuis trois GP, on le revoit en tête. « Ma condition s'améliore à chaque course. Ma main me fait de moins en moins mal. Il me reste à travailler sur les départs, et je devrais pouvoir intégrer le top cinq », explique-t-il sur son site.

Le forfait de Desalle

Au classement du championnat du monde, notre compatriote Clément Desalle est toujours troisième. Lommel devait être la seule épreuve disputée dans son pays, devant son public, mais Desalle a renoncé dimanche dernier en Tchéquie. Nous ne verrons plus le Wallon sur les circuits cette saison. Depuis le Grand Prix d'Italie du 15 juin, Desalle se remet difficilement d'une blessure au poignet. Le premier scanner, pourtant, n'avait pas révélé de fracture. La semaine suivante, Desalle a couru et gagné le GP d'Allemagne, mais son poignet le gênait encore. Un nouveau scanner a mis en évidence une fracture du scaphoïde. Au GP de Suède, il n'a marqué des points qu'à la première manche, chutant au cours de la deuxième. Desalle a déclaré forfait pour le GP de Finlande. « Après consultation de son médecin, il a décidé de courir en Tchéquie », explique Sylvain Geboers, le team manager. « L'état de la fracture s'améliorait : la guérison avait commencé. Mais après la première série, la douleur est revenue, et nous avons décidé d'en rester là. Je lui avais déjà demandé de bien réfléchir à sa participation, pour ne pas compromettre la saison suivante. Nous en avons reparlé. Dans les conditions actuelles, une participation ne rapporte rien. Mieux vaut récupérer d'abord une forme parfaite. »

Rencontres finales

Les épreuves MXGP et MX2 de Lommel seront les dernières de cette année sur le sol européen. Suivront deux Grands Prix, d'abord au Brésil (le 7 septembre), puis au Mexique (une semaine plus tard, le 14 septembre). En catégorie MX2, la fin de saison reste indécise. Le tenant du titre néerlandais Jeffrey Herlings était encore confortablement installé en tête avec 102 points d'avance sur son coéquipier, le Français Jordi Tixier, mais lors de l'événement caritatif Everts & Friends organisé à Genk le 21 juillet, il s'est cassé le fémur. L'accident a mis un point final à sa saison. Sur les six séries qui restent, 150 points seront distribués. Le titre de la catégorie MX ne sera attribué qu'à l'issue de la dernière épreuve. Notre compatriote Julien Lieber occupe actuellement la 11ème place.
 Pour les pilotes du championnat européen 125 cc, 150 cc, 250 cc et 300 cc, le week-end de Lommel sera décisif. Les épreuves en marge des courses MXGP et MX2 au programme de Lommel seront en effet les dernières de la saison. Brent Van doninck est encore cinquième en EMX 250, mais il garde un œil sur la troisième place. En EMX 150 cc, Quentin Delbrassine est le meilleur Belge au rang six. Il ne compte que huit points de retard sur le cinquième. Dans la catégorie EMX 300 cc, Kenny Vanduren dispute la sixième place à l'Espagnol Txomin Arana. Un seul point les sépare. Enfin, en EMX 125 cc, Cyriel Genot se classe treizième.

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